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Henri Charlier, sculpteur
Une oeuvre immense A huge work
Avec ses 260 sculptures monumentales en taille directe dans la pierre ou le bois réalisées en moins de 55 ans, Henri Charlier est considéré par les critiques d'art de son temps comme «l'un des plus grands sculpteurs de notre époque» (Maurice Brillant, L’art chrétien en France au XXe siècle), et «certainement le plus grand sculpteur chrétien» (Victor-Henry Debidour, Brève histoire de la sculpture chrétienne). Maurice Denis, dans son Histoire de l'art religieux, situe Henri Charlier comme «une sorte de Maillol chrétien». Cette situation éminente parmi les sculpteurs du vingtième siècle, Henri Charlier se l’est vue attribuer eu égard à la grandeur de ses conceptions esthétiques, ainsi qu'à l'ampleur de ses réalisations plastiques, qui doit elle-même à la taille réelle des pièces sculptées et au rythme de production considérable compte-tenu de la technique manuelle employée par Charlier. Une moyenne établie sur toute la carrière du sculpteur donnerait environ une pièce monumentale (c'est à dire de la taille d'une personne adulte au minimum) achevée tous les deux mois. Henri Charlier a sculpté pour de nombreux sanctuaires ou églises paroissiales et monastiques, inscrivant dans la pierre ou le bois les principes de son esthétique. Ces principes se résument en quelques idées fondamentales originales qui sont propres à Charlier : «L'art est une métaphysique» et non une psychologie, «L'art est une parabole», et «L'art est une transfiguration».
«Henri Charlier (né en 1883) est certainement le plus grand sculpteur chrétien de ce demi-siècle. » Victor-Henry DEBIDOUR dans Brève Histoire de la Sculpture Chrétienne (Fayard, 1960)
Chose étonnante quand on songe qu'Henri Charlier a retrouvé entièrement seul la sculpture en taille directe dans la pierre et dans le bois, dont il a usé exclusivement durant toute sa vie de sculpteur, et qu'il a par ailleurs longuement développé les avantages ou les inconvénients des différentes techniques de la peinture (huile, détrempe, fresque…), il a très peu écrit sur la taille directe comme technique de sculpture. Ses deux principaux livres sur l'art restent quasiment silencieux sur le sujet, quant aux articles séparés consacrés à la sculpture en tant que telle, ils n'abordent la technique de la taille directe que de manière très succincte. Nous pouvons comprendre qu'il ne voulut point se montrer prodigue en explications sur cette technique, si nous l'écoutons raconter comment lui-même en fit la redécouverte : «Je me suis connu sculpteur lorsque je me suis rendu compte qu’avec de bons dessins on pouvait entre­prendre de sculpter directement dans la pierre sans au­cun intermédiaire.» (André Charlier, Rencontre avec Henri Charlier) Rien de plus simple et de plus direct par conséquent : ce fut au cours de la première guerre mondiale, durant ses temps de permission, que Charlier s'attaqua de lui-même à tailler des pierres qui se trouvaient dans un cimetière. Nous nous garderons par conséquent d'ajouter des explications aux lignes si concises qui suivent. Le regard porté sur les œuvres elle-mêmes sculptées par Charlier suffira pour en saisir le bien-fondé, et la portée pour la sculpture de notre temps et de tous les temps : «La technique de la taille directe est aussi ancienne que le monde et n'appartient à personne. Elle n'est qu'un outil, non suffisant, mais à peu près nécessaire, pour traduire un certain esprit plastique.» (L'esprit d'une technique — préface de l'album Tailles directes d'Henri Charlier) «Le retour à la taille directe est sinon indispensable, du moins très précieux pour retrouver le moyen d'expression fondamental des arts plastiques, le rythme de la forme. Ce moyen est perdu depuis qu'on a abandonné la taille directe. Elle n'est indispensable, ni suffisante, mais voilà : elle partie, partie aussi la qualité de la forme. Il est pour nous hors de doute que le sort de cette qualité en sculpture est lié à la taille directe dans la pierre ou le bois.» (L'esprit sculptural)
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La sculpture en taille directe
Henri Charlier (1883-1975) laisse une oeuvre immense, répandue à travers le monde (France, Belgique, Hollande, Suisse, Canada, USA, Japon…). Avant la première guerre mondiale, il commença une carrière de peintre, et fut choisi par Rodin pour exécuter des fresques dont celui-ci avait reçu la commande. Mais un bas-relief polychrome, qu'il exposa au Pavillon de Marsan en 1916, décida de son métier de sculpteur. Il rencontra Bourdelle, et Alfred Boucher qui lui donna une place dans son atelier de la Ruche. Son oeuvre de sculpteur s'étend de 1919 à 1972. Il livra sa dernière statue à 89 ans.
En dehors des expositions d'art où quelques unes de ses oeuvres ont été exposées (Salon des Tuileries, Salon d'Automne, Salon des artistes indépendants…), Henri Charlier n'a jamais cherché à faire une exposition à titre personnel. Il s'en explique ainsi : «J'avais de l'ouvrage ; il était indécent de rechercher une chose aussi vaine que la gloire.»
Vierge à l'Enfant “Rosa Mystica” (1951)
Maître autel de l’Oratoire Saint Joseph, à Montréal (Canada) - Bas relief
L'inventaire général de l'oeuvre sculpté d'Henri Charlier permet de classer ses productions en pièces individuelles sculptées pour des églises ; grands ensembles sculpturaux comportant plusieurs pièces regroupées dans des sanctuaires ; et enfin sculptures destinées à des personnes individuelles : ainsi, par exemple, une délicieuse Sainte Jeanne d'Arc en bergère destinée à l'actrice Ingrid Bergman après son tournage dans le film de Victor Fleming.
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